Préparation pour le marathon de Pikes Peak

Le marathon de Pikes Peak , le plus ancien marathon des États-Unis à se dérouler sans interruption, est réputé pour son parcours exténuant de 42,2 km (26,2 miles), qui emmène les coureurs du pied de la montagne jusqu'à son sommet, repoussant les limites de l'endurance et de l'altitude. Nous avons rencontré Daniel Leung, athlète HydraPak, qui nous a fait part de son expérience lors de la course de l'année dernière et nous a donné ses conseils pour les coureurs confrontés au défi de la course en haute altitude. De ses stratégies de préparation à son état d'esprit le jour de la course, Daniel partage des leçons précieuses pour dompter la montagne.

Pikes Peak est l'un des célèbres sommets de plus de 4 200 mètres du Colorado. Cette course est réputée pour son parcours escarpé et exigeant. Avez-vous suivi une préparation particulière pour cette course ?

L'an dernier, je me suis inscrite au marathon de Pikes Peak deux mois avant la course, ce qui m'a laissé très peu de temps pour m'entraîner et me préparer, surtout à l'altitude. J'avais couru tout l'été et participé à des trails avec beaucoup de dénivelé, donc je me sentais en forme pour terminer celui-ci. J'ai fait beaucoup d'entraînement fractionné et quelques sorties longues près de chez moi (notamment Panorama Ridge et Black Tusk, que je recommande vivement si vous passez dans la région de Vancouver).

Je savais que la course serait chaude et escarpée, alors j'ai passé un peu de temps à étudier le parcours et les points de ravitaillement afin d'élaborer une stratégie d'alimentation efficace tout en minimisant le poids que j'allais porter.

Quel était votre plan d'hydratation pour le jour de la course ? Aviez-vous une stratégie différente pour la montée et la descente ?

Avant le jour de la course, je voulais privilégier l'hydratation, le poids et l'efficacité, dans cet ordre. Je savais que j'aurais besoin d'environ 1 litre d'eau, 400 mg de sodium et que je visais 110 g de glucides par heure. Sachant cela, je savais aussi que mon rythme serait beaucoup plus lent en montée, ce qui allongerait le temps entre les ravitaillements. J'ai donc opté pour un gilet d'hydratation avec deux SkyFlask de 500 ml équipées de bouchons SpeedFill et une SkyFlask Speed ​​de 500 ml pour la descente. En montée, j'avais une boisson électrolytique dans une gourde et une boisson glucidique dans l'autre. Les bouchons SpeedFill facilitaient le remplissage aux ravitaillements et me permettaient d'y ajouter facilement mon STYRKR Mix90 au besoin. Si cela vous intéresse, vous trouverez ci-dessous un tableau récapitulant mon plan d'hydratation et d'alimentation, avec quelques mises à jour basées sur mon expérience de l'année dernière. N'oubliez pas que la nutrition varie d'une personne à l'autre et que ce plan a simplement fonctionné pour moi !

Hydratation en montée : Gilet Norrøna Senja 7L avec : 2 gourdes HydraPak SkyFlask Speed ​​500 ml
Hydratation - Descente : 1 gourde HydraPak SkyFlask Speed ​​500 ml
Chaussures : Nnormal Kjerag (mais j'envisagerais aussi les Arc'teryx Sylan avec plus d'amorti, car ce parcours est tout à fait praticable en courant).
Veste obligatoire : Norrøna Falketind GORE-TEX PacLite – Elle était parfaite car elle était extrêmement compacte (taille d'un poing) et légère, tout en répondant aux exigences d'équipement obligatoire.
Shorts : Shorts Norrøna Senja — Ils sont géniaux car ils possèdent une fente à l'arrière pour passer son t-shirt par-dessus lorsqu'il fait très chaud, et les poches profondes autour de la ceinture permettent de transporter facilement des en-cas sans que rien ne traîne.

Parlez-nous de la course ! Quel a été le moment le plus difficile et le plus amusant ? (Vos passages préférés, la grotte de la douleur, etc.)

Le plus difficile, c'était sans aucun doute les lacets du début (les « W ») avant Barr Camp, puis ceux à la limite des arbres avant d'atteindre la zone alpine. Personnellement, je n'aime pas courir en forêt, je trouve ça répétitif et ennuyeux, alors ces passages étaient vraiment pénibles. J'étais vraiment au bout du rouleau dans les derniers lacets avant d'arriver en zone alpine. Je ne sais pas si d'autres font ça, mais dès que je me demande « On est bientôt arrivés ? », je me mets à chanter « Just Keep Swimming » de Dory dans Le Monde de Nemo pour me donner du courage.

J'ai vraiment adoré la partie alpine et pratiquement toute la descente de la course. Comme le parcours est assez roulant, il a été assez facile de trouver un bon rythme en descente.

Comment vous êtes-vous préparé(e) à l'ascension ?

C'était une chose qui m'inquiétait beaucoup avant la course. Habituée à la côte, au niveau de la mer, je n'avais jamais couru à une telle altitude. Bien qu'il soit évidemment préférable de réduire progressivement son entraînement plusieurs semaines avant la course, j'ai décidé à la dernière minute de gravir le mont Bierstadt deux jours avant la compétition, juste pour tester mes poumons. Même si je ne le recommande pas, j'ai estimé que le jeu en valait la chandelle, compte tenu du risque de rompre ma période de récupération pour savoir ce que ça ferait d'avoir un coup de barre avant le jour J. De nombreuses études existent sur l'hydratation et l'altitude ; je recommande donc de consommer plus d'eau et de glucides que d'habitude avant, pendant et après la course !

Avez-vous tiré des leçons de cette course que vous avez appliquées à votre entraînement ou à votre état d'esprit depuis ? Si vous pouviez tout recommencer, que changeriez-vous, le cas échéant ?

J'ai sous-estimé la difficulté de cette course, et aussi la chaleur. Si c'était à refaire, j'aurais adoré intégrer un entraînement en conditions de chaleur à ma préparation. Mon plan d'alimentation ci-dessus a été mis à jour à ce sujet, mais j'ai clairement consommé trop peu de sodium en optant pour de l'eau plutôt que du Skratch à certains ravitaillements.

Côté mental, je dirais qu'il faut aborder la course avec un maximum d'optimisme. L'optimisme est essentiel pour apaiser le stress avant le départ, et il permet aussi de motiver les autres coureurs pendant la course (c'est un des aspects que je préfère dans les trails). J'ai fait une petite chute à environ 5 km de l'arrivée et je n'oublierai jamais le coureur qui a pris de mes nouvelles et m'a encouragé à me relever. Son optimisme a fait toute la différence et m'a donné le coup de pouce dont j'avais besoin à ce moment-là !